Sous séquestre
Tandis que sa bibliothèque faisait l’objet d’une saisie, le soldat Thorez, à la faveur d’une permission, quittait clandestinement le pays. Dès le mois suivant, en novembre, le Tribunal militaire de la 2ème Région, à Arras, condamnait Thorez par défaut à six ans d’emprisonnement, et prononça la mise sous séquestre de tous ses biens, pour désertion à l’intérieur en temps de guerre. Le 17 février 1940, Thorez était par ailleurs déchu de la nationalité française.
En conséquence, les livres de Thorez subsistant chez les Septfonds – ceux qui, n’ayant pas trait au communisme, n’avaient pas été saisis – furent placés sous séquestre, par ordonnance rendue le 23 décembre 1940 par le Président du Tribunal civil de Rodez. Conformément aux dispositions légales, l’Administration des Enregistrements et Domaines, représentée par son directeur pour le département de la Seine, fut nommée administrateur-séquestre de ces biens.
Les livres demeurant chez les Septfonds étaient au nombre de 510 et touchaient à la culture générale de l’ancien député ; dans un document produit en novembre 1940, le commissaire spécial de l’Aveyron esquissa comme suit la composition de cette partie de la bibliothèque : « traité de géologie, Encyclopédie française, histoire de France, histoire socialiste, peuples et civilisations etc… etc…, en plusieurs volumes, et nombreux ouvrages d’auteurs divers ». Dans une lettre qu’il avait adressée pour information au Ministre de l’Intérieur au lendemain de la saisie, le préfet de l’Aveyron évoquait « nombre d’ouvrages de littérature et d’histoire en général luxueusement édités et reliés ».
Le 1er août 1941, M. Alauzet, receveur de l’Enregistrement et des Domaines à Rodez, procéda à l’inventaire de ces 510 ouvrages, en compagnie de Vergnes, inspecteur principal de police spéciale à Rodez. Cet inventaire amena les deux fonctionnaires à découvrir deux ouvrages qui retinrent leur attention, et qu’ils saisirent.