Fonds Thorez- Vermeersch
Archives municipales d'Ivry-sur-Seine

Le travail à Buchenwald.

Une galerie des 3ème2 du collège Politzer.

1. Portrait de Boris Taslitzky.
1. Portrait de Boris Taslitzky.

(Photographie de Jean Lumien).

Né le 30 septembre 1911 à Paris, Boris Taslitzky est un artiste peintre issu d'une famille modeste de réfugiés politiques russes. Militant communiste, il a mis son art au service de ses idées. A 24 ans il est secrétaire de l'Union des peintres et sculpteurs de la Maison de la Culture. Il est mobilisé en 1939 et fait prisonnier en juin 1940. Il parvient à s'échapper en août 1940 et s'engage alors dans la Résistance. Il est arrêté le 13 novembre 1941. D'abord emprisonné en France, il est déporté en juin 1944 en Allemagne, dans le camp de Buchenwald.

2. Couverture du recueil de dessins.
2. Couverture du recueil de dessins.

Ce recueil de dessins de Boris Taslitzky a été offert à Maurice Thorez par d'anciens déportés. La couverture est constituée d'un morceau de vêtement de déporté (rayures blanches et bleues) sur lequel se trouve le numéro de matricule d'un déporté du camp de Buchenwald. Le triangle rouge sur lequel il y a un « F » indique qu'il fut déporté pour des raisons politiques et que c'était un résistant français. 


Boris Taslitzky a poursuivi son action politique dans le camp en devenant l'un des responsables du triangle de direction du Parti communiste au bloc 34. C'est grâce à l'aide de ses camarades qu'il put continuer à dessiner.

3. Carte des principaux camps.
3. Carte des principaux camps.

Carte des principaux camps de concentration et d'extermination en Allemagne nazie. Le camp de Buchenwald est entouré en rouge. Il était situé près de la ville de Weimar (Thuringe).

4. Plan du camp de Buchenwald.
4. Plan du camp de Buchenwald.

Ce plan nous indique les lieux où les déportés travaillaient dans le camp de Buchenwald. A l'Ouest ils travaillaient dans la carrière. Cette carrière a servi à extraire des pierres pour construire le camp. Au Nord se situaient les blocs où dormaient les détenus.


A l'Est se trouvait l'usine Wilhelm-Gustoff où l'on produisait des munitions. Ces munitions étaient transportées par voie ferrée vers les dépôts de Weimar. La route du camp à Weimar a été surnommée «la route du sang » car plus de 10 000 déportés sont morts durant sa construction.

5. Chantier dans le petit camp.
5. Chantier dans le petit camp.

Construction des nouveaux blocs, dessin de Boris Taslitzky. Ce sont les prisonniers qui doivent construire les blocs où ils dorment. Le travail se fait d'une manière insupportable et à un rythme infernal. Ils travaillaient dès l'aube et finissaient tard le soir.

6. Fondations de la nouvelle maison du commandant.
6. Fondations de la nouvelle maison du commandant.

Fondations de la nouvelle maison du commandant après le bombardement du 24 août 1944, dessin de Boris Taslitzky. Les habitations des officiers SS étaient aussi construites par les déportés.

7. En attendant l'appel des matricules.
7. En attendant l'appel des matricules.

Dessin de Boris Taslitzky. Attendant l'appel des matricules pour partir travailler dans les mines de sel, les déportés se soutenaient entre eux pendant cette longue et pénible attente. Ils l'effectuaient au froid, mal vêtus, particulièrement tristes et leur regard désespéré ne faisait qu'amuser les S.S. En effet, ces derniers les humiliaient en les appelant par des numéros, nommés matricules, qui montraient bien qu'ils n'étaient plus des humains à présent, mais des objets.

8. Nos outils.
8. Nos outils.

Dessin de Boris Taslitzky. D'après ce dessin, nous pouvons voir que les outils des déportés étaient rudimentaires : une brouette, une pelle, une bêche et une pioche. Les conditions de travail étaient difficiles ; en effet, un déporté de Buchenwald raconte que le manche glacé des outils leur brûlait les doigts et que malgré leurs efforts ils n'arrivaient pas à percer la croûte de la terre.

9. Le rail des wagonnets.
9. Le rail des wagonnets.

Dessin de Boris Taslitzky. D'après les témoignages de Marcel Rousseau et Lucien Artous, anciens déportés, les conditions de travail étaient dures pour plusieurs raisons : les wagonnets étaient remplis de blocs de sel, poussés par seulement deux à quatre hommes, extenués sous le poids surhumain de ces charges, sur des longues distances.
Lucien Artous raconte : « Attelés comme des bêtes, nous tirions notre chargement, en marchent péniblement le long des traverses, sous la menace des coups de fouet que nos gardiens distribuaient au hasard. »
De plus, pour ne pas être touchées par les bombardements ennemis, les mines de sel étaient en partie souterraines, ce qui entraîne une faible luminosité et très peu d'oxygène.

10. Retour des camarades russes et polonais.
10. Retour des camarades russes et polonais.

Retour des camarades russes et polonais après un mois de kommando S.3. Dessin de Boris Taslitzky.
Sur le dessin, nous voyons que les déportés sont fatigués ; en effet, ils sont debout depuis 3 à 4 heures du matin. De plus ils travaillaient pour la construction d'une usine souterraine. Les détenus viennent de différents pays conquis par l'Allemagne. Ici sont représentés en particulier des Polonais et des Russes. Nous constatons une solidarité entre eux malgré leurs différences et leurs faiblesses. Le camp de Buchenwald compte 110 000 déportés en 1945.

11. Dans le wagon, retour du travail à Weimar.
11. Dans le wagon, retour du travail à Weimar.

Dessin de Boris Taslitzky.
Nous pouvons voir des déportés accroupis dans un wagon rentrant de Weimar où ils devaient reconstruire ce qui avait été détruit par les bombardements.
On les voit exténués. Ce transport long effectué tôt le matin et tard le soir, serrés et même entassés, les laissaient passifs, résignés et sans résistance manisfestée.

12. Le travail pendant que les SS regardent ailleurs.
12. Le travail pendant que les SS regardent ailleurs.

Dessin de Boris Taslitzky.
En l'absence des S.S., les déportés cessaient de travailler. Cet acte est une forme de résistance. En effet le sel prélevé par les déportés servait à la fabrication de la poudre noire, destinée aux munitions.

13. L'orchestre officiel du camp.
13. L'orchestre officiel du camp.

Dessin de Boris Taslitzky.
Sur ce dessin, il y a des déportés qui jouent des instruments, des cuivres, pour amuser les nazis. Ce document nous montre une autre forme de travail forcé, particuliérement humiliante. De plus, comme ils ne sont pas bien nourris, ils se fatiguent beaucoup. 

14. Dessin d'enfant déporté polonais.
14. Dessin d'enfant déporté polonais.

Sur ce dessin d'enfant, des déportés avec des outils à la main sont entourés par des SS, que l'on reconnaît grâce à la croix gammée qu'ils portent sur leurs costumes. Ils sont également surveillés par des Kapos, qui sont désignés parmi les déportés par les SS en raison de leur manque de scrupules et de leur brutalité pour encadrer les équipes de travail.
L'intérêt de ce dessin est qu'il a été fait par un enfant, ce qui nous offre une autre vision du travail forcé.

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