Type III : Les allégories du travail
Certains cadeaux étaient offerts au couple Thorez comme les symboles du monde du travail.
De nombreux militants offraient ainsi à Thorez les outils emblématiques de leur métier. À l’exposition d’avril 1950, les lampes données par les mineurs, les crochets des dockers, les enclumes des métallos répondaient à la faucille et au marteau, symboles de l’alliance de la paysannerie et de la classe ouvrière.
Des travailleurs offraient aussi les échantillons de leur propre production : quelques roulements à billes pour les salariés de l’usine SKF d’Ivry, deux paires de chaussettes pour une ouvrière de Troyes, une bonbonnière garnie par les militants de l’usine Kréma de Montreuil, ou encore, pour un sabotier de Nevers, une collection de sabots miniatures. Certains ouvriers s’entendirent enfin pour exécuter, sur leur temps libre, de véritables petits chefs-d’œuvre démontrant leur savoir-faire : des ouvriers des établissements Fouga (Hérault) réalisèrent ainsi la maquette de l’un des wagons-citernes produits dans leurs ateliers.
De 1945 à 1950, le mouvement ouvrier s’était radicalisé : des conflits longs et violents avaient imposé l’image d’une classe ouvrière brutale. De tels cadeaux réhabilitaient donc le travailleur, en exaltant les valeurs positives héritées des compagnons : l’ouvrier demeurait avant tout un artisan, fier de son outil, habile dans son travail, en quête de perfection.