Type I : Les génies du foyer
De nombreux cadeaux avaient vocation à prendre place dans la vie quotidienne de Thorez et des siens.
Encriers, sous-mains, coupe-papier, porte-courrier, accessoires de bureau et de bibliothèque : la bienveillance des militants accompagnait Thorez jusque dans les aspects les plus usuels de son activité. La section communiste de Saint-Just-en-Chaussée (Oise) offrit ainsi « 28 kgs de peinture à l’huile (1ère qualité) pour la remise en état des locaux du parti où se réunit [sic] notre camarade Maurice Thorez ».
Livres anciens, belles éditions, cartes topographiques et géologiques : d’autres cadeaux répondaient explicitement aux goûts personnels du député. Randonneur aguerri, Maurice Thorez reçut ainsi un piolet des militants de la cellule Belliard-Rouanet (Paris 18ème) : « Nous espérons, lui écrivaient-ils, que tu auras l’occasion de te servir de ce piolet au cours de vacances bien méritées, en compagnie de notre chère Jeannette et de tes enfants ».
Ces derniers ne furent pas oubliés des militants et reçurent plusieurs tricots, des jeux, un ballon, une bicyclette… Le petit Pierre, trois ans, fut spécialement gâté lors du 50ème anniversaire de son père. « Je suis sûr que pour son 50ème anniversaire, le papa du petit Pierre, qui est le mien et celui de tous les enfants de France, sera content de recevoir pour son fils ces bien modestes poissons, qui, pour moi, valent plus cher qu’un beau Meccano », écrivit un jeune garçon de Champigny, en remettant son petit présent.
À la fois proche et idéalisée, la famille Thorez était un modèle pour de nombreux militants, autant qu’un miroir dans lequel ils reconnaissaient leur propre famille. Maurice Thorez était désigné comme le « fils du peuple » : certains cadeaux confortaient ce lien familial imaginaire.