Type II : L'esquisse d'un tableau de la France
Plusieurs cadeaux du 50ème anniversaire revendiquaient une identité régionale ou locale. Pris ensemble, ces cadeaux esquissent un tableau de la France, dans la lignée de Michelet.
Porcelaine de Limoges, faïence de Lille, émaux de Longwy, dentelle de Calais, soie de Lyon, mais aussi noix de Nontron, œillets du pays niçois, pêcher de Montreuil et vins du Midi : l’hommage de la nation, à la fois une et diverse, prenait alors des allures de géographie pittoresque.
Depuis 1945, l’implantation électorale du Parti communiste français s’était homogénéisée sur le territoire, et un journal de cellule pouvait annoncer qu’à la mairie d’Ivry étaient présentés, « dans un cadre artistique et instructif, les cadeaux, vœux ou messages adressés par les simples gens de toutes les régions de France ». Cette composante régionale n’était pas non plus étrangère à la personnalité de Thorez, qui, de l’avis de ses proches, manifestait pour son pays un attachement érudit et communicatif. En pleine guerre froide, l’exposition du 50ème anniversaire s’employait à démontrer que le PCF était un parti national, en dépit des accusations.
Amour du terroir et internationalisme ouvrier : le lien était formulé par les militants des sections de Vence et Gattières (Alpes-Maritimes), qui adressèrent à Thorez « un présent de cette terre de France que tu aimes si profondément, du vin blanc de ces vignes des coteaux de Gattières, travaillées par ces petits propriétaires que tu connais bien et que tu nous a appris à défendre et à entraîner aux côtés de la classe ouvrière dans la grande bataille de la paix, dans la lutte pour une vraie démocratie, vers le socialisme ».