Cravache turque
Cette cravache a été offerte à Thorez par un dénommé Thorossov, de Nonancourt (Eure).
Ce dernier précisait dans sa lettre : " Cette cravache ne présente pas une grande valeur matérielle mais elle m'évoque certains souvenirs. Il y a quelques quarante-quatre ans en Turquie, j'avais vingt ans et nous faisions la résistance pour la libération du peuple arménien alors tyrannisé par le sultan Abd-UI-Hamid (dit Sultan rouge) à cause des massacres organisés et ordonnés par lui de centaines de milliers d'arméniens. Un groupe armé révolutionnaire venant de Salonique pénétrait dans la capitale. Nous les jeunes communistes de l'avant-garde les guidions vers le palais de Yeldez pour prendre la bête féroce dans son gîte. C'est là, dans la bagarre, que j'ai pu capturer cette cravache de la main d'un officier réactionnaire de la cavalerie turque, garde du corps du sultan. Nous avons réussi à détrôner ledit sultan. A ce moment-là, vous et Maurice vous étiez des bambins, vous ne pouviez pas suivre ces événements, mais papa Cachin et le camarade Marty doivent se souvenir. C'est avec le même esprit que, nous tous ensemble, nous chasserons ce gouvernement de démission nationale ".
L'expéditeur joignait à son envoi un mandat de 500 F pour qu'on lui fasse parvenir un exemplaire dédicacé de l'édition de luxe de Fils de peuple, " car nous ici dans notre patelin éloigné nous n'aurons jamais le bonheur de voir notre grand et cher Thorez ".